Le Maquis de Savines

Comme celui de Combe-Brézès ou du Boscodon, le Maquis de Savines a pour origine des jeunes déserteurs des chantiers de jeunesse qui se cachent, après les rumeurs de réquisition pour le Service du Travail Obligatoire (STO)


Dans ce maquis, on retrouve Paul Bertrand de Gap, Georges Genissieux de Prunières, Antoine Guieu de Savines et Joseph Richaud de Sisteron. Ces 2 derniers étaient employés SNCF.

Cabanon de vigne à Savines. Dessin Bernard Brabant
Cabanon de vigne à Savines.

Ils passent l’hiver 1943-1944 dans une cabane en dur où l’on peut faire du feu du côté de La Treille dans les vignes en rive droite de la Durance. Ils sont approvisionnés par leurs familles et des Savinois.

Savines sur la rive droite de la Durance Le pont sera saboté par la Résistance en août 1944. Carte postale..

Dans le cirque du Morgon

Début 1944, encadrés par l’Armée Secrète (AS) et l’Organisation de Résistance des Armées (ORA), ces jeunes réfractaires vont progressivement s’abriter dans le cirque du Morgon. Ils reçoivent de la nourriture de personnes proches (bergers, bûcherons) et vivent de braconnage. Au printemps 1944, ils sont une dizaine.

Le cirque du Morgon, idéal comme lieu de parachutage

Le maquis reste aux abords de ce cirque choisi pour des parachutages par la SAP c’est un endroit idéal que décrit Sylvain Reynaud :

Le seul accès est au Nord-Est, un sentier qui débouche aux portes du Morgon et qui était barré par un câble avec une grenade, mais pour J. Bourgogne [un maquisard], les marmottes étaient suffisamment bons guetteurs.  Au mois de juillet, le maquis gonflé par l’apport des camouflés de la région de Savines et par le groupe Vague de Sauze s’installe dans la forêt de Boscodon, après le 15 août [1944] avec les 3 trentaines sédentaires.

Ils tiennent sous les ordres du sous-lieutenant Mallet, le col de Pontis pendant 3 semaines, l’état-major allié craignant une attaque allemande venant de l’Ubaye. (1)

Il semblerait que la Résistance de Savines regroupait le Maquis, commandé par le sous-lieutenant Mallet avec comme adjoint le maréchal des logis Mourre, 3 trentaines (groupes de réserve constitué de sédentaires) et des jeunes (notamment du club de foot) autour de Monsieur Serres, ingénieur des Ponts-et-chaussées (2)

Comme le raconte Léon Silve, une partie du Maquis de Savines participe à l’embuscade des Eaux-Douces, avec le Maquis de Pontis.

Les plus jeunes de la Résistance qui ne sont pas réfugiés dans les bois, s’affichent dans Savines durant l’attaque pour éloigner les soupçons allemands sur les initiateurs de ce guet-apens et éviter des représailles sur le village. (2)

Jeunes à Savines durant la dernière guerre

Liberator

Le maquis de Savines est au début de la chaîne de sauvetage de l’équipage américain dont l’avion s’est écrasé le 16 juillet 1944 à Prunières.

Le Pont de Savines est dynamité le 15 août 1945, pour éviter un bombardement allié et les dommages conséquents sur le village. Ce sabotage n’est pas l’œuvre du Maquis local qui ne dispose pas des moyens logistiques nécessaires, mais par le commando Hermine, groupe de Maquisards du Champsaur. (3) (4)

Le pont de Savines avant son dynamitage. Carte postale.

Un sabotage qui entravera plutôt la progression des troupes de Libération, leurs colonnes devront passer par la petite route sinueuse des Puys.

Dessins Bernard Brabant


Mise à jour le 6 octobre 2020

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