Gilbert Galletti, transporteur vers Guillestre a été un chef de la Résistance. Il a suivi un stage en Angleterre pur s’initier aux différentes techniques utiles à la Résistance.
En 1942, Paul Héraud le charge de créer un groupe France dans le haut du département des Hautes-Alpes.
Ci-contre Gilbert Galletti. Image colorisée à partir d’une photo du Temps du refus (1)
Ce transporteur veut d’abord recruter des jeunes travaillant dans les chantiers de débardage qu’il dirige à Escreins et à Risoul, mais il doit changer de tactique, ses jeunes sont surveillés par les Allemands qui viennent de remplacer les Italiens.
Il se forme en Angleterre aux différentes techniques utiles à la Résistance
En février 1943, il part pour l’Angleterre faire un stage où il s’initie au maniement des explosifs, en particulier à utiliser le plastic alors inconnu en France. Il s’entraîne aux sabotages mais également à la réception des parachutages. Il est opérationnel et doit se débrouiller sous l’égide de la SAP (Service Action Parachutage) créée par Paul Héraud venu le voir dans sa maison d’Eygliers (1)
Il participera au 1er sabotage de l’usine de l’Argentière en novembre 1943 aux côtés de Paul Héraud, et pour le second de décembre 1944, fera diversion en coupant des lignes téléphoniques avant de rejoindre le commando qui cette fois-ci réussira son opération.
En mai 1943, il fonde à Eygliers le premier embryon de maquis du Guillestrois. Il constitue aussi des trentaines, des groupes de Résistants qui continuent leur vie civile, (habiter chez soi, aller au travail), mais entraînés notamment au sabotage et mobilisables.
Il participe aux parachutages clandestins
Par la suite, Gilbert Galletti écrira :
Dans l’automne 43, j’ai reçu mes premières instructions en vue des sabotages, puis en mars 44, on m’a demandé de proposer des terrains de parachutage et camoufler un important dépôt d’essence. En avril, ce fut le début des parachutages. Nous avons dû travailler jour et nuit, durant cette période, pour placer le matériel en lieu sûr. En juin ont commencé les sabotages des lignes électriques et téléphoniques ainsi que des voies ferrées. Cela a duré tout l’été (1)
Sa maison surveillée en permanence d’un poste de guet
Il participe aux parachutages sur le Morgon comme en témoigne Marcel Imbert, chef du maquis de Boscodon.
La milice qui est installée à Montdauphin installe sur les remparts un poste de guet pour surveiller en permanence sa maison qu’ils fouillent à plusieurs reprises. Il est obligé d’aller vivre dans son propre maquis, son épouse assurant les liaisons. Et c’est dans cette maison que les officiers allemands de la garnison de Montdauphin négocieront leur capitulation.
Le temps des rumeurs
Entre secret et transparence. Comment s’assurer qu’il n’y ait pas de détournement ? Dans ce récépissé, Louis Samblain chef du maquis d’Abriès, signe un reçu pour la somme de 38 200 rancs en 1944. Cela correspondrait à plus de 700 000 Euros d’après un simulateur officiel. L’énormité des sommes en ces temps de disette a alimenté bien des rumeurs invérifiables.
Dans les containers parachutés, on trouvait aussi des billets bleus. Des sommes considérables parachutées par les Alliés. Parmi toutes les rumeurs courant après guerre, ceux qui participaient aux parachutages seront visés et soupçonnés de détournement et d’enrichissement personnel. Gilbert Galletti n’échappera pas à ces rumeurs.
Dessins de Bernard Brabant
Mise à jour le 17 juillet 2020
- (1) 1940-1945 Le temps du refus Meyer-Moyne, Olivero, Feuillassier, Moyne