Face à la débâcle française, Albert Lebrun nomme le Maréchal Pétain Président du Conseil. Celui-ci à Bordeaux forme son gouvernement et, le 17 juin 1940, appelle à un armistice avec l’Allemagne.
C’est la débâcle. Les Allemands se rapprochent de la Loire. Paul Reynaud, le Président du Conseil originaire de Barcelonnette veut continuer de se battre en se repliant l’armée en Afrique du Nord. L’État-major ne le suit pas, il démissionne.
Le Général Weygand, Paul Reynaud et le Maréchal Pétain à la sortie d’un Conseil des Ministres. Paul Reynaud, Président du Conseil, veut continuer le combat, quitte à accepter l’idée saugrenue de De Gaulle, faire de l’Angleterre et de la France 1 seul pays, et continuer la lutte en Afrique du Nord. Weygand et Pétain sont contre, il démissionne.
Dans les règles constitutionnelles, le Maréchal Pétain est chargé de former un nouveau gouvernement. Dans son allocution du 17 juin 1940, avec des mots choisis, le vieux soldat vénéré des Français annonce qu’il a pris contact avec l’adversaire pour mettre fin aux hostilités.
Le 18 juin 1940, c’est l’appel du général de Gaulle à Londres.
Dans son message aux Français du 25 juin 1940, suite à l’armistice, le Maréchal Pétain annonce un « ordre nouveau » qui commence. « C’est à un redressement intellectuel et moral que d’abord, je vous convie », ajoute-t-il.
A 84 ans, le Maréchal a gardé l’aura du vainqueur de Verdun et reçoit l’adhésion des Français. L’Assemblée nationale lui vote les pleins pouvoirs, le 10 juillet 1940.
La devise française Liberté, Égalité, Fraternité est remplacée par Travail, Famille, Patrie. Cette devise venue de l’extrême est un des piliers de la Révolution Nationale. Toute une série de lois va voir le jour, dont certaines ont encore des incidences aujourd’hui (création de la retraite par répartition, extension des assurances sociales aux non-salariés, création de la médecine du travail…).
Imagerie de propagande : sous la devise « Travail, Famille, Patrie », le portrait de Pétain en médaillon soutenu par une francisque au-dessus d’une scène représentant la France rurale et industrielle, 1942.
Mais pour le gouvernement réfugié à Vichy, les vraies causes de la défaite sont la décadence morale et l’absence d’idéal. Les responsables ? Les Juifs, communistes, francs-maçons… Ils sont exclus de la fonction publique dès juillet 1940.
Pour le renouveau et former la jeunesse, on institue les chantiers de jeunesse.
En décembre 1940, une loi stipule que les élus des communes de plus de 2.000 habitants ne sont plus élus mais nommés soit par le Préfet ou le Ministre de l’Intérieur, suivant l’importance de la collectivité. Sont concernées Gap, Briançon, Embrun, Veynes, Barcelonette. Ainsi, le Résistant Paul Héraud (commandant Dumont dans la clandestinité quand il fut chef FFI des Hautes-Alpes) s’est retrouvé conseiller municipal nommé à Gap.
Affiche de propagande du régime de Vichy de 1941 : ses ennemis sont dénoncés. Musée de l’Armée
L’Étoile pâlissante de Pétain
(…) certains croient à une complicité secrète entre le Maréchal Pétain qui représente le bouclier et le général de Gaulle, l’épée (1)
Mais plusieurs évènements vont éloigner une partie des Français de Pétain, comme sa rencontre avec Hitler à Montoire du 24 octobre 1940 suite à laquelle il annonce qu’il entre « dans la voix de la collaboration », ou la politique de Laval qui devance les exigences allemandes (rafles juives dont celle du Vél. d’Hiv, institution du S.T.O. par décret)
La dissolution de l’armée d’armistice suite à l’invasion de la zone libre par l’Allemagne et l’institution du Service du Travail Obligatoire seront déterminantes dans la formation des maquis qui se transformeront pour la plupart en lieux de Résistance.
La Milice Française créée le 30 janvier 1943 se lancera dans la chasse aux réfractaires au STO, aux juifs, aux Résistants. Peu de Hauts-Alpins rejoindront cette organisation politique et paramilitaire.
Mise à jour le 17 septembre 2020
- L’armée d’armistice
- Les chantiers de jeunesse
- Le Service du Travail Obligatoire
- La Milice Française dans les Hautes-Alpes
- (1) La Seconde Guerre mondiale dans les Hautes-Alpes et l’Ubaye de Henri Béraud
Embrun en 1939-1945 